Les "6 Euh..." de François Bayrou
Mais aux dépends de quelles candidatures se fait cette percée ? Alors qu'il réserve depuis 5 ans déjà l'essentiel de ses critiques à l'UMP, il semble que la conjoncture soit plutôt défavorable à la gauche. François Bayrou voulait, naturellement, réunir l'électorat PS affligé par une Ségolène Royal à qui les médias ne laissent rien passer, et l'électorat de droite que l'image donnée au sarkozisme effraie. Cependant, Nicolas Sarkozy est pour l'instant trop "professionnel" pour laisser suffisamment d'espace à la droite du centre, tandis que Ségolène Royal plie sous les bourdes et l'acharnement médiatique. Parce qu'il a d'entrée de jeu affirmé "être de droite", Nicolas Sarkozy peut se permettre de s'ouvrir à l'électorat de gauche et d'extrême-droite sans inquiéter sa base militante et sympatisante. Bien joué, incontestablement.
Le PS se retrouve donc entre deux nouveaux feux. Il a toujours été habitué à se définir par rapport à des critiques venues de l'extrême-gauche. Mais on n'entend plus l'extrême-gauche, tant le PS est désormais pris en tenaille par deux adversaires prompts à se saisir des dépouilles que pourrait laisser Ségolène Royal : Bayrou s'en prend à la droite de la gauche, tandis que Sarkozy aurait plutôt tendance à parler à la gauche du PS !
Je trouve cette campagne passionnante. Et, pour l'instant, contrairement aux coups de gueules de Jacques Attali, je trouve qu'elle reste se maintien pour l'instant au-dessus du caniveau. Je trouve qu'il prête, à tord, plus d'esprit critique au téléspectateur passif qu'au bloggeur politique.