Ségolène Royal veut entraîner dans sa chute l’image diplomatique de la France.

Publié le par Mandrin

Je n’arrive pas à tenir le rythme ! j’avais fait un petit billet de blog mis de côté pour nourrir ces pages avec régularité, qui s’étendait assez longuement sur la grogne croissante que génère l’attitude de Ségolène Royal. Je pensais le mettre en ligne demain. Il en sera ainsi. Mais bon sang, voici que la Madone me presse ! A peine j’ouvre les pages des sites des différents journaux nationaux français que déjà leurs Unes me signalent que la multirécidiviste de la gaffe à dimension internationale a encore frappé… mais que fait le Ministre de l’Intérieur !

Suite à ses errements sur la question du nucléaire iranien lors du dernier Question pour un Socialiste, l’élue poitevine avait décidé de corriger une image d’incompétence sur les grandes questions internationales.

 

C’était donc parti pour un tour du Monde en 80 gaffes diplomatiques : du Hezbollah libanais au Québec libre, en passant par la justice chinoise, nous pouvons suivre les aventures de Oui-Oui et le tailleur blanc. Comme j’aimerais être un institut de sondage aujourd’hui…

Le tollé du jour - sur lequel il ne sera pas utile de s’étendre, la presse s’en chargeant déjà - c’est l’ingérence gaullienne dans les affaires canadiennes. Les propos de la candidate socialiste en faveur de l’autonomie du Québec ont provoqué l’ire du premier Ministre québecquois : « l’expérience enseigne qu’il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d’un autre pays », a-t-il déclaré.

 

 

 

 Rappelons ici que les relations avec les puissances étrangères constituent l’essentiel du « domaine réservé » présidentiel défini par De Gaulle et entretenu par ses successeurs avec un  zèle tout particulier en période de cohabitation. Une nouvelle cohabitation est-elle sur le point de voir le jour ? Parmi les élucubrations macabres dans l’air du temps, on remarque en effet celle-ci qui verrait Ségolène Royal présidente avec une assemblée et - par conséquent - un gouvernement de droite. Imaginez alors que la politique extérieure devienne le terrain de jeu exclusif de Mme Royal… que deviendrait alors l’image de la France dans le Monde ? Le goût morbide pour le suicide politique, qui parfois a plus que semblé habiter nos partis de gouvernement, est-il en passe de prendre une envergure internationale ?

 

 

Le relais de ce énième « couac » dans les médias français est ambigu : Libé et le Figaro l’ont mis en Une. Certes, Libé, après avoir exposé la polémique dans la première partie de son article, relaie la « défense » de Ségolène Royal. Mais le titre de cette deuxième partie dit tout : « Royal se défend. » Cela confirme la dynamique qui s’est désormais instaurée entre les deux principaux prétendants à la magistrature suprême : Royal est sur la défensive. Or, mener une campagne sur la défensive revient à se débattre dans des sables mouvants. Le Monde est plus discret.

 

 

 

Voilà sans doute ce qui arrive quand on cultive la démagogie de proximité : on veut faire plaisir à son interlocuteur direct, lui dire ce qu’il a envie d’entendre… soit. Mais ce que n’a pas réalisé Ségolène Royal, c’est que nous vivons désormais à l’heure du média démocratisé, instantané et mondialisé : notre propos, même prononcé au détour d’un couloir, s’il est exprimé face à une caméra, fera le tour de la blogosphère et de tous les médias !

 

Nous sommes bien face à un véritable « Ephéméride de la bourde » : un jour, un couac… A force de prendre des cartons rouges, on comprend que la candidate ait envie de se défouler sur son porte parole.

Et pendant ce temps là, place Beauvau, on se marre !

Publié dans Campagne Premier tour

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C
Je vous trouve trop sévère tous les deux... Ou pas assez.  Mais qu\\\'analyse-t-on au juste ? Les prestations médiatiques de candidats  enregistrés, filmés , en "représentation" 24 sur 24 ? Oui bien sûr, y a des bourdes et c\\\'est humain... Ouf ! Ou bien cette société du spectacle et sa cohorte de canards boiteux qui ne savent plus comment aguicher le lecteur écoeuré par le vide de leur contenu  et qui ne traquent que les détails croustillants ? Quel est l\\\'enjeu de cette présidentielle ? Un casting pour avoir de belles images bien retravaillées ? ou avoir des hommes et des femmes avec de vrais  projets de société. ?Ce que je trouve dramatique des deux côtés, personellement,  c\\\'est la simplification du discours, le soit disant "parlé vrai" qui  ne doit pas aller au delà des 200 mots...<br /> Je suis devant cette campagne comme devant un carton ikéa et son mode d\\\'emploi... je sais que je vais me faire chier, je connais dejà le résultat et je sais d\\\'avance qu\\\'il sera bancale...Et de toutes façons, il manque des pieces pour le montage ! 
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C
Je partage totalement cette analyse. La "bourtitude " est en marche, mais celà est plus qu'inquiétant : entre Sarkozy qui s'agenouille devant Bush et Mme Royal qui les additionne toutes (n'oublions pas aussi la Chine et sa remarque sur la rapidité de la justice, dans un pays qui applique la peine de mort à grande échelle) il y a de quoi s'inquiéter pour la future gestion française des relations extérieures, l'apanage exclusif des Présidents de la Veme.
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